Le Marité est un trois-mâts goélette. Il a été construit en 1921 à Fécamp (Seine-Maritime), c'est aujourd'hui le dernier terre-neuvier français en état de navigation.
Histoire
Portant le diminutif de Marie-Thérèse Le Borgne, fille de l'armateur et marraine du bateau, le Marité est lancé le 24 juin 1923, à Fécamp. Il possède treize voiles et 3 mâts d'un poids d'une tonne, surmontés d'un mât de flèche de onze mètres. Il a pratiqué la pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve de 1924 à 1929.
Il est ensuite racheté par un armateur danois et rejoint en 1930 le port d'Esbjerg où il est modifié, avec une voilure réduite et la pose d'un moteur auxiliaire. Jusque vers 1935, il pratique la grande pêche entre les eaux d'Islande et du Groenland. Il pratique ensuite le cabotage entre les îles Féroé et le Danemark (charbon et toison de mouton).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il revient à la grande pêche pour ravitailler la Grande-Bretagne. En 1946, il est racheté et utilisé pour la pêche à la morue jusqu'en 1953. Il est revendu en 1954 et sa mâture est déposée. Transformé en bateau à moteur et classifié schooner en bois, il pratique la pêche au hareng, puis la crevette, et revient au cabotage en 1969. Désarmé cette même année, c'est en 1978 qu'une équipe de Suédois le rachète, et le remet en état alors qu'il était promis à la destruction. La mâture est modifiée et l'aménagement intérieur adapté à la croisière. En 1987, il est affecté à la croisière (son port d'attache est Stockholm). En 1992, il est rebaptisé Blå Marité af Pripps et remporte la course des grands voiliers.
Au début de l'année 1999, Jacques Chauveau, président de l'époque de l'association AMERAMI, apprend dans le cadre de ses recherches que le Marité est à vendre. Il en informe immédiatement Gérard d'Aboville, président de la Fondation du patrimoine maritime et fluvial, et les deux hommes entament alors une longue procédure de négociations.
Quatre ans plus tard, en 2003, un groupement d'intérêt public (GIP) français, Marité, constitué de plusieurs collectivités locales normandes (dont la ville de Rouen, la Communauté d'agglomération Seine-Eure, le conseil général de la Manche, le conseil régional de Haute-Normandie, la ville de Fécamp, et le conseil général de l'Eure) et présidé par Pierre Albertini, alors maire de Rouen, est créé et achète le Marité pour 1,6 million d'euros avant de lui faire regagner son nouveau port d'attache, Rouen. Il devient le temps d'une saison télévisuelle le plateau de l'émission Thalassa sur France 3.
À partir de janvier 2006, le Marité est en cale sèche à Cherbourg-Octeville dans la forme Napoléon pour d’importants travaux de rénovation. Après l'annonce du retrait du GIP à l'été 2008 des villes de Rouen et du département de l'Eure, mettant à mal la poursuite de la restauration, et le versement de 1,14 million d'euros pour soldes de tout compte par Rouen, un nouveau tour de table a été nécessaire pour finir les travaux de mise en flottabilité du bateau en avril 2009. Le président de la Communauté d'Agglomération Seine-Eure, Franck Martin, devient président du GIP avec le soutien de Jean-François Le Grand, sénateur et président du Conseil général de la Manche. Franck Martin reprend ainsi en mains un dossier dont il avait été le principal animateur depuis décembre 1998 ( période à laquelle il prenait contact avec les Suédois). Le voilier a ensuite été remorqué jusqu'à Saint-Vaast-la-Hougue par 2 navires de pêches où les bas mâts seront mis en place ainsi que la ligne d'arbre et le moteur. En 2011, le Marité rejoint Granville par ses propres moyens où les entreprises locales réalisent les aménagements intérieurs, l'installation électrique, la finalisation du gréement et des voiles. L’objectif était d’être présent en 2012 aux Tonnerres de Brest.
Le 9 avril 2012, la rénovation du Marité est achevée et a coûté cinq millions d'euros, avec une participation de 200 000 € de la région Basse-Normandie. Le navire était présent lors des Tonnerres de Brest en juillet 2012.
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