Le cotre (de l'anglais cutter) est un voilier à un mât gréé en voile aurique à plusieurs focs, rapide et maniable, généralement équipé d'une grand-voile à corne, d'un flèche et de deux focs : le foc sensu stricto et la trinquette.
Détail du gréement
La bôme située en bas du mât supporte la grand-voile ; le foc et la trinquette sont en avant du mât. Dans les gréements traditionnels, la grand-voile est à corne ("cotre à corne") et le foc est amuré à un bout-dehors parfois très long.
Les voiliers modernes ont un système de voiles bermudiennes épurées et présentent seulement 3 voiles : la grand-voile, le foc et la trinquette.
Le principal avantage du cotre était la division des voiles d'avant (focs) et donc leur surface, ce qui permettait une manipulation plus facile. La généralisation des enrouleurs de génois a quelque peu enlevé de l'intérêt à ce type de gréement sur les bateaux de plaisance actuels.
Utilisation historique
Usage civil
Leur gréement présentant une surface de voile importante par rapport au gabarit (mât pouvant atteindre une trentaine de mètres), en particulier grâce à leurs multiples voiles d'avant (focs), leur donnait d'excellentes qualités de vitesse et de manœuvrabilité, avec en particulier une capacité à remonter au vent bien meilleure que les navires à voiles carrées. Ils étaient très utilisés comme :
- navire de pêche, les termes sloop et cotre étaient à cette époque synonymes chez les pêcheurs.
- navire de cabotage (pour les plus gros modèles).
- bateaux-pilotes dans les ports comme au Havre : on les appelait, ces cotres : "Hirondelles Ce lien renvoie vers une page d'homonymie". Les cotres étaient aussi utilisés pour des missions de liaison et de surveillance côtière. Pour cette raison, les marines britannique et américaine continuent à appeler cutters leurs garde-côtes.
Usage militaire
Au temps de la marine à voile les cotres étaient les plus petites unités des flottes militaires utilisées comme navire de guerre (corsaire par exemple) on l'appelait alors « cotre de guerre » (Sloop of war). Ils étaient alors équipés de six à huit canons légers et de voiles carrées pour en augmenter la vitesse : on parle de "cotre à hunier" dans cette configuration de voiles. Le Renard, dernier bateau corsaire armé par Robert Surcouf, en est un exemple caractéristique.